Montgolfière à La Hague

A l'occasion d'un vol en montgolfière dans la Manche en octobre dernier (lors des derniers vols de la saison), j'ai découvert sur le retour un incroyable petit jardin d'Eden dans le nord du Cotentin : le parc de Vauville. Ce jardin consacré aux plantes australes et subtropicales a de quoi surprendre, à première vue. Il est situé non loin de la pointe de la Hague, et en apparence loin des latitudes propices à une telle flore. Pourtant, Vauville bénéficie de la proximité de la mer, et notamment de la dérice nord-atlantique du Gulf Stream qui le préserve du gel et du froid. Le jardin s'abrite des embruns par de hautes haies de cyprès et d’eucalyptus, qui protègent les feuillages des espèces fragiles. Ce microclimat a permis des petits miracles, comme la plantation d’une vaste palmeraie et l’acclimatation d’espèces venant de Nouvelle-Zélande ou des Canaries. À Vauville, les plantes semblent véritablement avoir pris possession de l’espace, avec la discrète complicité des jardiniers. Elles offrent une spontanéité qui réjouit l’œil dans toutes les parties du jardin. Les bassins débordant de plantes aquatiques dessinent aussi des tableaux évoquant plus l’Amazonie que la Normandie. Aux amateurs comme aux béotiens, le jardin réserve beaucoup de surprises botaniques, puisqu’il y pousse plus de 900 espèces venant de Tasmanie, d’Afrique du Sud, des îles australes. Les plantations de végétaux venus d’ailleurs ont débuté il y a près de cinquante ans dans ce site, à l’initiative de la famille Pellerin. Aujourd’hui, ce Jardin remarquable présente une belle maturité sur une superficie de quatre hectares. Le propriétaire, Guillaume Pellerin, poursuit sans relâche la plantation de cette oasis tropicale où « l’imagination peut se perdre ». Pour compléter les délices de la découverte, un salon de thé permet de profiter d'une vue sur la mer, au Comptoir du Jardinier. On peut aussi y acheter des plantes, des antiquités de jardins, et des objets pour la maison. Ce parc-là est aussi inattendu qu'intéressant à visiter, si vous passez un jour dans le coin. Quant à moi, j'attends avec impatience la prochaine saison des montgolfières (qui commence en avril). Si vous n'avez jamais tenté l'expérience, vous devriez aussi tenter celle-ci : contempler la terre depuis le ciel est un moment unique, qui permet de se rendre compte à quel point notre monde est fabuleux. Davantage d'information est disponible sur le site de l'agence de voyage de ce baptême de l'air en montgolfière. Suivez le lien.